Aussi compréhensibles soient-elles, les colères sociales bretonnes ont provoqué des dégâts collatéraux forts et couteux pour la collectivité »: casse, destruction de radars, incendies de portiques, affrontements.
Cette « mobilisation » agressive est aujourd’hui récompensée par un Pacte d’avenir pour la Bretagne, 88 pages d’engagements et deux milliards d’aides. Est-ce cela la voie à suivre ?
Les Alsaciens doivent-ils sortir dans la rue pour se faire entendre par Paris ?
Tant mieux pour les Bretons, mais qu’en est-il des autres régions, dont l’Alsace.
Maltraitée par Paris et sa technostructure, oubliée par un gouvernement qui semble la punir pour ses choix électoraux, l’Alsace doit-elle tout casser pour être reconnue ? Les Alsaciens doivent-ils sortir dans la rue ?
La question mérite d’être aujourd’hui légitimement posée tant l’Etat se devrait d’investir aujourd’hui dans une région phare tournée vers l’Europe et le monde.
Il est temps de conforter les efforts importants des collectivités locales, région et départements, qui vont souvent au-delà de leurs compétences pour faire avancer l’Alsace et investir durablement.
Il est temps pour le Gouvernement de proposer un pacte d’avenir pour l’ensemble des régions :
– à moins que dans le domaine économique aussi, il ne tente de diviser les Français sur l’autel d’ambitions électorales.
– à moins qu’il n’en soit incapable et qu’il préfère mener le pays dans le mur économique et dans l’affrontement social.
Une fois encore et dans ce domaine aussi, la question se pose, avec la gauche faut-il être un casseur pour être entendu et reconnu ?
André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin, 1er Vice-Président de la Région Alsace