Le remaniement du gouvernement Attal n’est pas à la hauteur des promesses faites aux territoires et à l’Alsace en particulier

 « Tout ça pour ça ! ». La déception des promesses faites aux territoires, et à l’Alsace en particulier, se lit malheureusement dans la composition du gouvernement Attal enfin annoncée. L’Alsace y était présente, depuis 18 mois, en la personne d’Olivier Becht, Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger. Certes, en si peu de temps, ses plus de soixante visites internationales et son action politique énergique n’ont pu avoir d’impact significatif sur le déficit abyssal du commerce extérieur français. Mais cette présence a notamment permis une meilleure connaissance des échanges transfrontaliers, dans ce ministère et dans le gouvernement tout entier. Elle a en tous les cas assuré la présence de l’Alsace au cœur de l’Exécutif.

Aujourd’hui, l’Alsace n’est plus au gouvernement. Pourtant, le président de la République a déclaré aimer l’Alsace lorsqu’il y est venu. Pourtant, l’Exécutif s’est engagé à une plus grande territorialisation de son action et à la différenciation, tant annoncée mais si peu mise en pratique. Le signal donné à cet égard par ce nouveau gouvernement est désastreux.

Il l’est d’ailleurs d’autant plus que nous sommes à quelques mois des élections européennes et que la question de la défiance des concitoyens à l’égard d’une Europe déconnectée et technocratique sera au cœur des enjeux du scrutin.

L’Alsace, région frontalière au cœur du bassin du Rhin supérieur, avait jusqu’ici toujours pris le parti de l’Europe. Elle a ainsi toujours souhaité participer en pleine responsabilité à une Europe des régions avec tous les atouts et compétences nécessaires, que ce soit dans les relations avec les institutions européennes ou avec les partenaires allemands et suisses avec lesquels se bâtit l’Europe du quotidien et de la proximité.

Aujourd’hui, face au désenchantement à l’égard de l’Europe, est venu le temps d’affirmer l’Alsace dans toutes ses spécificités, que ce soit au gouvernement – mais également sur le plan institutionnel – avec l’avènement d’une Région Européenne d’Alsace.

Après l’occasion manquée de la constitution du nouveau gouvernement, souhaitons donc que soit engagée au plus vite la réforme institutionnelle vers une Collectivité Européenne d’Alsace enrichie des compétences régionales, telle que demandée sans relâche par une très grande majorité d’Alsaciens.

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin

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