Cette semaine, j’ai présenté, avec mon collègue Jean-Yves LECONTE, une communication devant la Commission des Affaires européennes sur les relations entre l’Union européenne et la Turquie. Celle-ci fait suite à de nombreuses auditions.
Si les relations économiques entre l’Union européenne et la Turquie peuvent être qualifiées de satisfaisantes, les relations politiques sont beaucoup plus complexes.
Les négociations d’adhésion ont été bloquées pendant longtemps et le dialogue n’a repris qu’avec la crise migratoire et après les accords de novembre 2015 et mars 2016 : ces accords visaient à juguler le flot des migrants, et ils ont été conclus avec des contreparties financières pour aider notamment à la gestion des refugiés sur le territoire turc. Mais les négociations aboutissant à la libéralisation du régime des visas apparaissent comme la véritable contrepartie de ces accords.
Aujourd’hui, la Commission européenne identifie 5 critères parmi les 72 prescrits qui ne sont pas satisfaits et qui devront l’être pour la fin de ce mois. Ces critères portent notamment sur la coopération policière et la révision de la loi turque sur le terrorisme. Ainsi, le maintien de l’accord du 18 mars, qui a permis une diminution du flux des migrants sur les côtes grecques, se retrouve lié au respect des critères relatifs à l’état de droit en Turquie.
Or, il semble que le gouvernement turc ne soit pas prêt à satisfaire aux demandes de l’UE. Dès lors, la Commission des Affaires européennes du Sénat insiste sur la nécessité pour la Turquie de bien répondre à la totalité des critères, si celle-ci souhaite effectivement la libéralisation du régime des visas.
André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin