À l’issue de nombreuses heures de débat au Sénat et de la réunion de la Commission Mixte Paritaire, j’ai fait part de mon abstention lors du scrutin public final.
Dès l’origine du débat, j’ai regretté que ce texte soit examiné à un moment inopportun : la France sort d’une « crise Covid » dont les stigmates ne se sont pas encore refermés, par ailleurs nombre de nos compatriotes souffrent d’une inflation galopante non maîtrisée, et enfin, notre quotidien est marqué par l’anxiété d’une guerre aux confins de l’Europe, sans compter la potentielle crise financière qui pointe son nez…
J’ai également fait part de mon opposition au véhicule législatif choisi (un projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale), qui limite les discussions à la recherche du seul équilibre budgétaire à l’horizon 2030, alors qu’une réforme d’ampleur, incluant la question plus globale du travail et de la pérennité du financement des retraites aurait dû arriver en discussion.
Pour autant, un certain nombre d’améliorations au texte de base ont été inscrites dans sa version finale (meilleure prise en compte de la pénibilité et de l’usure professionnelle, réflexion sur les carrières longues, amélioration du sort des femmes mères de famille…).
La Commission Mixte Paritaire conclusive a largement repris le texte proposé par le Sénat avec quelques avancées notoires, néanmoins la perspective d’un débat sur un dispositif additionnel de retraite par capitalisation a été écarté. Or, c’est un point auquel je tenais beaucoup.
Certes, les impôts ne seront pas augmentés et les pensions ne seront pas baissées selon le Gouvernement, mais une réforme d’ensemble plus juste et à plus long terme reste en suspens.
C’est la raison pour laquelle, je me suis abstenu lors du scrutin relatif au texte final de la réforme des retraites.
André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin