L’union doit être la force de l’Union européenne pour faire face à cette crise

Vendredi matin, 17 avril, j’ai attiré l’attention de Monsieur Philippe LÉGLISE-COSTA, Représentant permanent de la France auprès de l’Union européenne, lors de son audition par la Commission des affaires européennes sur l’indispensable coordination des États membres de l’Union européenne dans l’appréhension de la levée du confinement, tant au regard des zones transfrontalières que de nos secteurs d’activité économiques, ainsi que de l’aide à apporter aux pays d’Afrique, désormais touchés par la pandémie.

1/ Levée du confinement : l’indispensable coordination européenne
En effet, chaque pays va progressivement procéder, à des dates différentes et selon des mesures différentes, à la levée du confinement.
L’Allemagne a d’ailleurs annoncé la réouverture progressive de ses commerces dès le 20 avril dernier.
Aussi, afin d’éviter les « couacs » du début de la pandémie lié à la fermeture des frontières, comme cela a été le cas à l’égard des alsaciens (travailleurs, transporteurs et parents dans le cadre de l’exercice de leur droit de garde…), il est à mon sens indispensable que la levée des mesures restrictives soit préparée de manière concertée entre les États membres.
Monsieur Philippe LÉGLISE-COSTA a reconnu qu’il était nécessaire de coordonner la mise en place des mesures de déconfinement, et plus particulièrement dans les zones transfrontalières, notamment avec l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, l’Italie…

Voici un extrait de mon interview à Public Sénat suite à mon intervention :
« Une meilleure coordination qu’appelle de ses vœux le sénateur André Reichardt dans la perspective du déconfinement. Depuis le 19 avril, les magasins non-alimentaires d’une superficie inférieure à 800 m2 ont rouvert en Allemagne. Pour les écoles, ce sera le 3 mai. « A quoi ça rime d’entrer en ordre dispersé dans ce déconfinement ? » s’interroge André Reichardt. « À certains endroits, la frontière est à 50 mètres des habitations. Eux lèvent le confinement tandis que nous resterions ultra-confinés ? Ça me fait penser au nuage de Tchernobyl qui ne devait pas passer le Rhin. »

https://www.publicsenat.fr/article/societe/coronavirus-a-la-frontiere-franco-allemande-le-retour-des-vieux-demons-182041

2/ Reprise économique : la nécessité de s’accorder sur le rôle des assurances dans le soutien des entreprises, artisans et professions libérales
La crise sanitaire qui nous frappe met gravement en péril nos entreprises et artisans dont la poursuite d’activité a été interdite pendant la période de confinement.
Beaucoup craignent la faillite à l’issue de cette crise.
Des mesures de soutien ont été mises en place par le Gouvernement et la solidarité nationale s’est progressivement développée. Tous les secteurs se mobilisent pour leur venir en aide, tels que les bailleurs, banquiers, fournisseurs.
Mais il est à craindre que toutes ces aides ne soient pas suffisantes pour permettre à nos entrepreneurs et artisans de se relever des contrecoups de l’épidémie et du confinement.
Une aide supplémentaire s’impose, à savoir la participation des assurances à l’effort de solidarité nationale entrepris massivement afin que puissent être garanties les pertes d’exploitation, de chiffre d’affaires et de ressources.
Face au refus des assureurs de prendre en charge de telles garanties, se retranchant derrière l’absence de reconnaissance d’un état de « catastrophe » sanitaire, le législateur doit agir.
C’est la raison pour laquelle je me suis associé à une proposition de loi, déposée au Sénat le 16 avril dernier, tendant à définir et à coordonner le rôle des assurances dans le soutien des entreprises, laquelle vise notamment à étendre la couverture des risques liés aux biens (incendie, catastrophe naturelle, explosion…) aux pertes d’exploitation générées par les mesures prises dans le cadre d’une menace ou d’une crise sanitaire grave.
Toutefois, pour que cette démarche soit efficiente, elle ne peut être menée au seul niveau national.
Aussi, j’ai sollicité, là encore, une coordination européenne dans la prise de mesures visant à créer une couverture de sinistralité, laquelle a été entendue par Monsieur Philippe LÉGLISE-COSTA, qui m’a assuré partager mes préoccupations.

3/ Pandémie en Afrique : l’Union européenne doit venir en appui des aides assurées par la France
La France vient de débloquer 1,2 milliard d’euros pour aider le continent africain à faire face à l’épidémie Covid-19 et à ses conséquences économiques et sociales immédiates.
En Afrique, le coronavirus nourrit dangereusement une vague d’exode urbain, le confinement faisant craindre que le manque de soins ne s’ajoute au risque de famine.
J’ai donc appelé de mes vœux que l’Union européenne participe à l’effort français en assurant une forte mobilisation financière afin de renforcer les systèmes de soins en Afrique.
Monsieur Philippe LÉGLISE-COSTA m’a assuré que la France allait pousser l’Union européenne à agir en ce sens.

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin

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