Le 3 avril dernier, j’avais saisi le Ministre de l’Intérieur ainsi que le Ministre de la Santé sur le risque de pénurie d’équipements de protection individuelle des sapeurs-pompiers.
Lors de son audition par la Commission des lois, ce même jeudi 16 avril, le Ministre de l’Intérieur a annoncé la doctrine du Gouvernement consistant à fournir 50 masques par semaine et par centre.
Or, si l’on tient compte du nombre d’interventions journalières, en moyenne 15 pour les casernes des grandes villes et hypercentres villes, liées en grande partie à la prise en charge de personnes atteintes du virus, en appui des services du SAMU, un tel approvisionnement n’est évidemment pas suffisant.
En effet, pour chaque ambulance, il faut compter trois pompiers à bord, sans compter le malade, ce qui porte le besoin de masques à 45 par jour pour les sapeurs-pompiers et à 15 pour les patients pris en charge, soit un besoin journalier moyen de 60 masques.
Et c’est sans compter les besoins des personnels engagés lors de ces interventions, tels que les infirmiers et les médecins, ainsi que ceux des sapeurs-pompiers de véhicules prompts au secours appelés en renfort, ceux intervenant sur les autres engins engagés pour les autres opérations de secours ainsi que, de manière générale, ceux de tous les sapeurs-pompiers et les agents administratifs travaillant en caserne.
Fort heureusement, et il convient de les saluer chaleureusement à cet égard, les services d’incendie et de secours et leur personnel ont su, jusqu’à présent, pourvoir à leur besoin en matériel de protection par leur propre moyen.
Mais la crise perdurant, il est primordial de les soulager et de leur donner les moyens d’assurer leur fonction de manière pérenne.
Aussi, un approvisionnement de 50 masques par semaine et par caserne est loin d’être satisfaisant, ne couvrant même pas une journée d’interventions de secours à personne.
C’est pourquoi, j’ai saisi le Ministre de l’Intérieur pour lui faire part, une nouvelle fois, de ces difficultés et de l’insuffisance des moyens engagés par le Gouvernement et lui ai demandé quels moyens d’approvisionnement complémentaires il comptait prendre à cet égard, et à quelle échéance au vu de l’urgence.
André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin