Élections départementales et régionales : vivement un sursaut citoyen


Aux urnes, Alsaciens ! Les élections des 20 et 27 juin qui désigneront les conseillers de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) et les conseillers de la Région Grand Est (GE) seront d’une exceptionnelle importance pour le devenir de l’Alsace. Tous les citoyens doivent en mesurer les enjeux et aller voter, en conscience, aux deux tours, afin que nous ne rations pas cette nouvelle rencontre avec l’histoire, comme en 2013 et en 2015.

La désignation du premier conseil de la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA) pour un mandat plein va déterminer la réussite et l’avenir de cette institution inédite en France. Il sera chargé de définir et de mettre en œuvre des politiques qui s’appliqueront sur l’ensemble du territoire alsacien. C’est un changement considérable, qui fait passer d’une vision départementale, voire cantonale, à une dimension qui est, de fait, régionale. Celle-ci devra se voir dans les différentes rubriques des programmes, mais devra aussi s’exprimer par un souffle nouveau qui affirme notre ambition face au Grand Est et à l’État. Il faudra des idées, des convictions, de la hauteur de vue et une majorité solide pour tenir les engagements, dans un contexte qui restera longtemps encore difficile.

Pour la Région Grand Est, l’enjeu est limpide : l’élection de son conseil va décider si le mandat à venir sera celui d’une transformation radicale vers une autre gouvernance ou, au contraire, celui de l’enracinement définitif du Grand Est. Les dirigeants sortants qui se représentent n’ont pas seulement comme programme de développer les compétences régionales au niveau du Grand Est : ce faisant, ils parachèveront l’œuvre d’effacement des anciennes régions et rendront le changement irréversible. Dès lors, toute évolution de la CEA vers un statut régional ainsi que le renforcement de ses compétences et de ses moyens seront bloqués. Que cette politique soit menée avec un acharnement spécial par des élus alsaciens est pour moi incompréhensible.

J’espère que chaque électeur aura cela à l’esprit. Je ne doute pas en outre qu’il s’étonnera, comme moi, en voyant des candidats qui pourfendaient il y a peu de temps encore la politique menée par l’exécutif régional se laisser entraîner par des consignes partisanes nationales et tourner ainsi, en toute connaissance de cause, le dos à trois quarts de nos concitoyens qui sont hostiles, de manière constante, à l’absurde réforme HOLLANDE/VALLS.

Ce n’est pas pour autant une raison de céder au désespoir et de choisir la politique du pire. J’entends beaucoup de personnes me dire que la meilleure façon de faire éclater le GE sera d’y porter un parti qui rendra l’institution ingouvernable. Je ne partage pas cette analyse.

Il existe une autre voie, plus conforme à l’intérêt général et aux aspirations des citoyens de l’ensemble de la région. Pour ma part, j’apporte mon soutien à la liste menée par Brigitte KLINKERT. Je le fais par pure analyse politique. Certains peuvent promettre ce qu’ils veulent ou qui leur paraît racoleur alors qu’ils n’auront aucun moyen de le réaliser.

Brigitte KLINKERT s’engage pour sa part à nommer un Président délégué pour chaque ancienne région, à affecter un budget distinct à chacune d’entre elles et à déléguer à la CEA ainsi qu’aux départements les compétences que ceux-ci souhaitent de la part de la Région. Voici des avancées fortes pour celles et ceux qui, comme moi, n’acceptent pas l’effacement de l’Alsace.

Mais, Brigitte KLINKERT peut surtout offrir des perspectives crédibles pour un changement institutionnel d’envergure car celui-ci dépend, qu’on le veuille ou non, du gouvernement et du parlement.

Or, les déclarations du Premier Ministre à Colmar en janvier, qui n’étaient nullement improvisées, prouvent que le pouvoir est aujourd’hui conscient, comme tous les experts et la majorité des citoyens, des graves défauts des méga-régions, amplement mis en lumière par la crise. Je suis intimement convaincu qu’après l’élection de Brigitte KLINKERT, on pourra obtenir des changements institutionnels qui pourront aller très loin et, cette fois, après la consultation populaire qui a tant fait défaut en 2014…

Les Alsaciens ne doivent pas rater cette chance !

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin

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