Un déficit commercial préoccupant : la priorité n’était-elle pas là ?

Le déficit commercial s’est une nouvelle fois creusé pour atteindre 4.7 milliards d’euros en juin. La France aura donc importé pour 34.3 milliards d’euros ce premier semestre 2017, soit bien plus que ce qu’elle n’exporte. En avril déjà, les chiffres publiés par la Douane étaient alarmants, faisant déjà état d’un recul des exportations françaises de 3.1%. Cette dégradation est due, selon la Douane, à la baisse des exportations de produits aéronautiques, d’équipements électroniques et de matériels électriques. Elle s’explique également par le fait que les PME ne sont pas équipées pour exporter et ainsi s’insérer dans le système mondial de production et de distribution. La compétitivité des entreprises françaises est donc particulièrement dégradée.

Bien que des facteurs conjoncturels influent sur cette dégradation, les économistes s’accordent à dire que notre dispositif d’accompagnement à l’export est dépassé et n’accompagne que les seuls fleurons de l’industrie française, « alors qu’ils n’en ont pas vraiment besoin » (source : Ludovic Subran, économiste en chef d’Euler Hermès).

L’Allemagne, pour sa part, a mené d’importantes réformes dès les années 2000, permettant à ses entreprises de gagner considérablement en compétitivité. Son excédent commercial atteint désormais 121.2 milliards d’euros pour ce même premier semestre.

Alors que la situation de la France et de nos entreprises est alarmante, il est surprenant qu’aucune feuille de route n’ait encore été présentée par le nouveau Gouvernement deux mois après sa constitution. Un plan d’action en la matière aurait assurément été la vraie priorité, bien plus qu’un projet de loi sur la moralisation de la vie politique, dont la discussion a quasi exclusivement occupé le Parlement pendant ces deux mois.

 

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin

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