Réductions budgétaires des ministères en 2017

Au lendemain de l’attentat perpétré contre des militaires à Levallois-Perret, et en tant que sénateur travaillant sur les sujets relatifs au terrorisme et aux questions de sécurité, j’appelle à ne pas baisser la garde ! Les interrogations actuelles sur la légitimité du dispositif sentinelle n’ont pas lieu d’être tant que notre pays est menacé. Tout au plus, faut-il s’interroger sur les modalités et les moyens de sa mise en œuvre.

À cet égard, je m’interroge d’ailleurs quant à l’importance des efforts financiers demandés aux armées par le Gouvernement, pour cette année 2017. Alors que le Premier ministre a très clairement déclaré dans son discours de politique générale que la probabilité de nouvelles attaques terroristes sur notre territoire n’était pas à exclure*,  la réduction drastique des budgets de la défense (- 850 millions d’euros) et de l’intérieur (- 526 millions d’euros) est incompréhensible : comment permettre aux forces de l’ordre déployées sur notre territoire national de continuer à être réactives, comment permettre aux services de renseignement de développer leurs méthodes d’investigation, ou encore, comment soutenir nos soldats mobilisés dans l’opération Sentinelle ou en opérations extérieures en réduisant leurs moyens ? Et c’est sans compter les baisses continues des dotations versées par l’État aux communes qui risquent de mettre à mal l’organisation de leurs services de police municipale.

Le niveau d’engagement et d’intervention des uns et des autres est actuellement très élevé et le signal d’une réduction des budgets contredit le soutien qui mérite d’être apporté à celles et ceux qui sont au service de la sécurité de nos concitoyens, d’autant plus au lendemain du vote par le Sénat, en première lecture, du projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, qui exigera des moyens supplémentaires. Son examen, par l’Assemblée nationale est d’ores et déjà prévu pour la rentrée parlementaire, soit en septembre prochain.

Aussi, pour 2017, il ne s’agit pas d’un budget « En Marche », mais bien d’un budget « En Marche Arrière » !

Je ne nie pas la nécessité exigée par l’Union européenne de contenir les déficits publics à 3 % du PIB, mais en tant que Vice-Président de la Commission des affaires européennes et co-Président de la commission d’enquête sur la lutte contre les réseaux djihadistes, je souhaite exprimer ma vive inquiétude face à ces différentes mesures d’économie au regard des enjeux de terrorisme et de sécurité auxquels est confrontée notre société d’aujourd’hui.

*« … mais je tiens à vous le dire sans détour, il y aura d’autres attaques, d’autres drames, d’autres vies innocentes fauchées … ».

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin

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