Face à la récente instruction adressée par le Ministre de l’Intérieur à ses directeurs généraux ainsi qu’au Préfet de police de Paris qui prévoit qu’ « une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’actes et de propos racistes », je m’étonne de l’institution d’un nouveau type de délit à l’initiative d’un ministre.
En effet, qu’est-ce qu’ « un soupçon avéré » ?
S’il s’agit d’un soupçon (le dictionnaire le définit comme étant « un doute sans preuve objective »), c’est bien la première fois, dans notre droit, que l’on sanctionnera un simple doute…
« Avéré » est défini comme « établi comme étant vrai », alors le soupçon avéré n’est plus un soupçon, et le fait que cela corresponde à une réalité doit être sanctionné !
L’instruction ministérielle est donc une novation dans notre droit tout à fait inacceptable.
Dans ce contexte de flou juridique et de défiance à l’égard de ceux qui nous protègent, je souhaite apporter mon soutien plein et entier aux forces de l’ordre qui, sur notre territoire national, oeuvrent quotidiennement au maintien de la sécurité de TOUS les français, quelles que soient leurs origines ou leurs fonctions.
La généralisation de l’opprobre ainsi jetée sur nos forces de l’ordre est insupportable : non, nos forces de l’ordre ne sont pas racistes ! « Notre police et notre gendarmerie sont à l’image de la France, ni plus ni moins. Plus que dans de nombreuses autres administrations, on trouve en son sein toutes les origines, tous les parcours, toutes les opinions, toutes les fois » déclarait le ministre en début de semaine.
Au sortir d’un confinement qui a exacerbé les tensions, les récents incidents qui se sont tenus sur le sol américain ne doivent pas envahir notre espace, ni remettre en cause la confiance que nous devons accorder à nos forces de l’ordre.
André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin