Lutte contre le chômage : création du contrat de génération

André Reichardt au Sénat (2) 

Le Sénat a adopté mercredi un projet de loi portant création du contrat de génération, mesure-phare de la campagne électorale de François Hollande.

Le principe est de faire bénéficier d’une aide financière l’entreprise qui embauchera un jeune tout en maintenant un senior dans son emploi. Concrètement, la prime, de 4000 euros par an pendant 3 ans maximum, sera versée pour l’embauche en CDI d’un jeune de moins de 26 ans (moins de 30 ans si handicapé) et le maintien en poste d’un salarié de plus de 57 ans (55 ans si handicapé ou nouvelle embauche). Mais toutes les entreprises ne bénéficieront pas de cette aide, car le système diffère selon leur taille.

Selon moi, « les contrats aidés sont loin de constituer la panacée en matière de lutte pour l’emploi. Ce qui crée de l’emploi, c’est le développement de l’activité dans un environnement juridique et fiscal favorable à l’investissement, à l’innovation et à la recherche. »

J’ai plaidé à nouveau pour une véritable mise en œuvre du « choc de compétitivité » de 30 milliards d’euros sur 1 ou 2 ans, proposé par le rapport Gallois, et qui permettrait, bien mieux que les contrats aidés, une importante contribution à la lutte contre la chômage.

Le Gouvernement prévoit que pas moins de 500 000 contrats de génération seront conclus d’ici à 2017. « Ce chiffre n’est pas réaliste étant donnée la situation économique actuelle. » En effet, selon les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques, le contrat de génération ne devrait pas créer plus de 100 000 emplois sur l’ensemble du quinquennat.

« Et attention aux effets d’aubaine! Certaines des embauches qui auront été effectuées via les contrats de génération auraient de toutes façons eu lieu, sans ce dispositif, tout simplement parce qu’elles correspondent à un besoin de l’entreprise. De plus, aucune condition de diplôme n’étant prévue dans le dispositif, ce sont donc en priorité les jeunes diplômés – ceux qui justement s’insèrent le plus facilement sur le marché du travail – qui bénéficieront en priorité de cette mesure. »

« Je reste persuadé que les contrats aidés, il y a quelques mois les emplois d’avenir, aujourd’hui le contrat de génération, si coûteux pour un faible résultat, ne sont pas la bonne solution. Développons l’apprentissage et la formation professionnelle au maximum, utilisons mieux l’argent disponible dans ces domaines, et là nous aurons des résultats probants. »

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin

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