Dimanche soir, Monsieur François Hollande, Président de la République, est venu à la télévision dire aux Français qu’il est bien présent à la tête du pays et qu’il tient effectivement les commandes de la France. Cet exercice lui est en effet nécessaire tant nos concitoyens s’interrogent sur le rôle de leur nouveau Président à peine 4 mois après son élection.
En fait, qu’a-t-il dit ?
– Sur l’emploi et la compétitivité de nos entreprises, il n’a, une fois de plus, rien décidé.
– Sur la croissance, qu’il dit souhaiter pour notre pays, il a indiqué qu’il allait demander un effort supplémentaire considérable aux Français.
1°) Sur l’emploi et la compétitivité, il a renvoyé toute décision à plus tard !
Ainsi, il veut que les partenaires sociaux parviennent à un accord social « historique » d’ici la fin de l’année.
Et ce n’est qu’en cas d’échec que « l’Etat prendra ses responsabilités ».
Alors que la situation de l’emploi exige des décisions structurelles urgentes en faveur de la compétitivité des entreprises, rien n’est décidé et, au bas mot, ce sont encore 4 mois perdus pour nos entreprises qui attendent des décisions structurelles positives au plus vite.
Rien n’est décidé non plus pour le financement de notre protection sociale puisque, à cet égard, la seule annonce de dimanche soir a été que « tout sera engagé d’ici la fin de l’année… ».
2°) Sur la croissance, le Président Hollande a annoncé que pour 2013, il y aurait 10 milliards d’euros d’impôts de plus pour les ménages, 10 milliards d’euros d’impôts de plus pour les entrepreneurs et 10 milliards d’euros de réduction des dépenses publiques.
Ainsi, aux 7,2 milliards d’euros d’impôts supplémentaires décidés fin juillet (au titre du budget supplémentaire 2012) s’ajouteront encore 20 milliards d’euros en 2013 ! Comment, dans ces conditions, obtenir de la croissance ? L’impôt supplémentaire payé par nos concitoyens correspond à autant de consommation en moins ! Et tous les ménages vont, de l’avis du chef d’Etat, être concernés puisque celui-ci a parlé des ménages, « notamment » les plus aisés, ce qui n’exclut donc personne.
Quant aux entreprises, les impôts supplémentaires qu’elles seront amenées à payer seront autant de charges supplémentaires qui amputeront leur compétitivité et autant d’investissements en moins pour innover…
Enfin, concernant les 10 milliards d’euros de réduction de la dépense publique, le Président a eu ces mots : « Pas un euro de dépense en plus pour 2013 par rapport à 2012 » ! En fait, s’il faut réduire la dépense publique de 10 milliards, ce sont bien 10 milliards de moins qui seront dépensés en 2013 ! La question qui se pose est donc toujours la même, à laquelle les Français n’ont toujours pas de réponse : quelles dépenses publiques seront-elles supprimées ? Quels emplois de fonctionnaires ? Combien ?
Dès lors, à la question que l’on se pose : « Quoi de neuf après l’intervention du Président de la République ? », la réponse est simple : RIEN !
Quoi qu’il en dise, le Chef de l’Etat n’a toujours pas compris l’importance de la crise et l’urgence des solutions à lui apporter. C’est naturellement très inquiétant pour notre pays parce que pendant que la France réfléchit, les autres pays autour de nous agissent. Par ailleurs, les prélèvements fiscaux constituent pour l’heure l’essentiel de la politique présidentielle, et ceci est non seulement inquiétant pour les Français mais est contraire à la croissance nécessaire à notre pays.
André REICHARDT,
Sénateur du Bas-Rhin, Président de l’UMP 67