Lutte contre l’islamisation

Travaillant depuis de nombreuses années sur les questions d’Islam, je souhaite rappeler que certaines propositions évoquées par le Président de la République cette semaine à Mulhouse (organisation et financement des lieux de culte et formation des imams) figuraient déjà au titre des préconisations du rapport sénatorial de 2016 dont j’étais co-rapporteur et qui s’intitulait « De l’Islam en France à un Islam de France : établir la transparence et lever les ambiguïtés » (rapport lui-même issu d’une mission d’information sur l’organisation, la place, le financement de l’Islam en France et de ses lieux de culte).

Etaient ainsi évoquées et proposées dans ce rapport : une formation « républicaine » des imams avec la justification d’un minimum de qualification reconnue, la question du financement du culte musulman et la représentativité des institutions musulmanes auprès des services publics.

Par ailleurs, sur ce même thème, j’ai été l’auteur d’une proposition de loi sur la formation des ministres du culte, qui a été examinée en séance au Sénat en Juin 2018. L’examen du texte en séance s’est révélé décevant ; ses propositions ayant été réduites à minima par le rapporteur de la Commission des lois, avec l’adoption de dispositions nouvelles n’ayant pas de réelle portée.

A l’aube du Ramadan, nous allons accueillir en France, comme chaque année, plusieurs centaines d’imams « psalmodieurs occasionnels », qui s’ajouteront aux imams locaux, également étrangers pour la plupart (principalement des « imams détachés »), ne maîtrisant ni le contexte culturel et social français, ni notre langue.

Je suis convaincu que l’Islam de France a besoin de cadres religieux compétents, formés, capables de faire autorité dans leur domaine et ainsi, de développer le contre-discours nécessaire à la décrédibilisation du discours extrémiste. Ainsi, j’espère que les annonces du Président MACRON ne resteront pas lettre morte : fin progressive des « imams détachés » envoyés par d’autres pays et financés par eux, formation des imams assurée en France et fin de l’accueil des « psalmodieurs » reçus chaque année pendant la période du Ramadan.

De même, pour permettre une meilleure transparence du financement des lieux de culte, j’ai également soutenu et défendu, dans le cadre d’une proposition de loi visant à améliorer la trésorerie des associations, un amendement alignant les obligations financières des associations cultuelles (qu’elles soient soumises à la loi de 1901 ou de 1905).

Il est donc regrettable que depuis 2016, rien n’ait été entrepris par les pouvoirs publics alors que la montée de l’islam radical ne cesse de croître. Quatre années ont ainsi été perdues alors que les propositions du rapport sénatorial évoquaient des pistes de réflexions intéressantes et des pistes d’actions concrètes.

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin

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